Certification en accessibilité numérique : Notre équipe renforce ses compétences avec le RGAA

Pour mieux comprendre l'intérêt de cette certification, nous avons discuté avec Rouaïda.

Q: Pour commencer, peux-tu te présenter brièvement ?

Je suis développeuse spécialisée dans l'intégration de sites Drupal chez bluedrop.fr depuis 16 ans, avec une expertise particulière dans la qualité des livrables et la méthodologie d'intégration. J'ai obtenu un diplôme en informatique de gestion en 2006 et suivi d'un master en 2008. J'ai notamment travaillé sur les sites d'Elior Group et de STEF. Récemment, j'ai obtenu une certification en accessibilité numérique, ce qui m'a permis d’approfondir mes compétences et de me spécialiser un peu plus dans ce domaine.

Q : Pourquoi avoir choisi de suivre cette formation en accessibilité ? 

Dans le cadre des projets Drupal que nous menons à l'agence, on nous demande de plus en plus de garantir la conformité des sites aux normes d’accessibilité. On a vite compris qu’une formation était nécessaire pour faire ça sérieusement, approfondir nos compétences et gagner en légitimité. Aujourd’hui, je peux accompagner nos clients de façon structurée et proactive, en garantissant des sites non seulement conformes, mais aussi agréables à utiliser par tous.

Q : Quelles nouvelles compétences as-tu acquises grâce à cette formation ?

Tout d'abord, j'ai renforcé ma maîtrise des normes internationales d'accessibilité, notamment les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines). J'ai appris à mieux identifier et résoudre les problèmes d'accessibilité grâce à des outils et techniques spécialisés. Ensuite, j'ai perfectionné mes compétences en intégration, en veillant à ce que chaque élément du site soit conçu pour être pleinement accessible. Cette formation m'a également permis de transmettre ces bonnes pratiques à l'équipe, afin que nous puissions collaborer efficacement pour créer des sites toujours plus accessibles.

Q : Cette formation t’a-t-elle permis de repenser ton approche du développement web ?

Je dirais qu'elle m'a encore plus convaincue de la nécessité d'intégrer l’accessibilité dès le début des projets, plutôt que de la considérer comme une étape finale.

Q : Quelles sont les spécificités de Drupal qui facilitent ou compliquent l’intégration de l’accessibilité selon toi ?

Drupal a clairement de bons atouts : une structure HTML solide, des modules comme Skip to Content qui simplifient la vie… Mais il faut être vigilant avec certains modules contribués qui ne respectent pas toujours les normes. Le vrai défi reste selon moi de garantir une cohérence entre toutes les briques du projet, de la conception UX et UI design, en passant par le front et le back-end.

Q : Peux-tu nous parler des outils ou frameworks que tu utilises au quotidien pour garantir l’accessibilité d’un site web ?

J’utilise plusieurs outils et techniques. Stylus me permet d'appliquer des styles personnalisés pour tester la visibilité des éléments et ajuster les contrastes ou tailles de texte selon les critères d’accessibilité. 

J’utilise également des fichiers JSON de test pour vérifier l’accessibilité des liens dans les pages, en validant leur structure pour qu'ils soient correctement interprétés par les technologies d’assistance. 

Il y a aussi Heading Maps pour analyser la hiérarchie des titres et leur logique. C'est essentiel pour la navigation clavier et les lecteurs d’écran. 

Et bien sûr, je fais des tests avec VoiceOver pour m'assurer que l'expérience utilisateur soit optimale avec les technologies d’assistance. C’est essentiel pour comprendre comment les personnes qui y ont recours perçoivent le site.

Q : Quelles sont les erreurs les plus courantes que tu observes en matière d’accessibilité ?

Il y en a plusieurs :

• Les menus : Très souvent mal configurés, ils ne sont pas accessibles au clavier. Ça pose un véritable obstacle pour les utilisateurs ayant des limitations motrices, qui ne peuvent pas naviguer sans utiliser une souris.
• Les liens vides ou mal renseignés : Il arrive fréquemment que des liens n’aient pas de texte descriptif ou que des attributs ARIA soient mal configurés. Ça rend la navigation confuse et complique l’expérience pour les utilisateurs de technologies d’assistance.
• La hiérarchie des titres : Une hiérarchie de titres mal organisée, voire inexistante, complique la navigation clavier et rend l’exploration d’une page fastidieuse pour tous.
• Les images porteuses d'informations : Les images contenant des informations sont parfois dépourvues de texte alternatif (balise alt). Ce manque rend leur contenu invisible pour les utilisateurs de lecteurs d’écran. Chaque image informative devrait toujours être accompagnée d’une description claire et pertinente. Par exemple, l'image ci-dessous qui illustre le processus de certification à l'accessibilité numérique, comporte des informations. Pour qu'elle soit décrite par le lecture d'écran, il faut renseigner le texte alternatif suivant : 

"Bande dessinée en 4 cases illustrant les étapes pour obtenir un certificat d’accessibilité. Une personne suit une formation d’accessibilité, concentrée devant un ordinateur. Elle passe un examen blanc. Elle passe l’examen final. Elle fête sa réussite en tenant fièrement son certificat d’accessibilité."

Q : Quels conseils donnerais-tu à un porteur de projet web ?

Le meilleur conseil que je pourrais donner, c’est de ne surtout pas attendre pour penser accessibilité. C’est quelque chose à intégrer dès le départ, pas quelque chose qu’on bricole à la fin pour "faire bien".

Ensuite, choisir les bons outils : un bon CMS et des plugins qui respectent les normes d’accessibilité, c’est la base. Drupal est évidemment un très bon choix. Vous pouvez aller voir nos projets pour vous en convaincre. JobToMove, par exemple, le site d'emplois que nous venons de refondre pour l'ANFA, affiche un score de 92% de conformité au RGAA.

Il faut aussi structurer son contenu comme il faut : une hiérarchie de titres claire, des contrastes visuels qui fonctionnent, sans oublier la compatibilité mobile. Tout le monde est sur son téléphone aujourd’hui, ça doit marcher partout.

Et enfin, c’est un travail d’équipe. Tout le monde doit être sensibilisé : les designers, les développeurs, les rédacteurs…